Pierre Bergounioux partage avec Richard Millet le même territoire d'écrivain, le sud du plateau, proche de Meymac. Pour Bergounioux c'est une affaire de coeur.

Extrait de "Miette"
Il n'est plus possible après 1920, de vivre comme a fait Miette et avant elle, depuis trois millénaires, ceux qui se sont succédés à la place qu'elle occupe. Il a fallu acheter des machines. On va faire batir une autre maison, à étage, spacieuse, en granit, toujours, à cent pas de l'ancienne dont une date gravée dans le linteau de la porte rappelle la construction- 1610. Les deux hommes, pére et fils, prospectent le nord de la France et c'est au cours de ces voyages de deux mois répétés deux fois l'an, que Baptiste apprend le maintien, l'urbanité et cette patience, surtout, dont il était au fond tout à fait dépourvu et qu'il pratiqua très patiemment.
Le métier de "marchand de vin en Belgique" (et en fait dans le Nord de la France) a été très courant dans la région de Meymac jusque dans les années cinquante. Visitant les particuliers, ces courtiers en vins ont participé à la renommée du Bordeaux. leurs cartes de visites portaient "négociant à Meymac, prés Bordeaux".

Cette terre d'émigration a fourni dès le début du siècle de patients et courageux professionnels: forestiers jusqu'en Nouvelle Calédonie, bistrotiers et garçons de cafés à Paris, instituteurs dans les départements "déficitaires", fonctionnaires de tous niveaux. A coup sûr des réseaux d'entraide ont fonctionné et fonctionnent encore. Quelquefois, mais plus rarement qu'on ne le dit, ils sont tombés dans un sombre "clientélisme" .
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